Monsieur Dupond ne prend pas au téléphone
J’ai 56 ans. Je suis né en mai 68.
Avant je pensais que mes parents étaient des rabat-joies…
Et finalement je me dis que je suis aussi un rabat-joie. C’est mon tour.
C’est sans doute générationnel...
Je suis né à une époque sans internet et sans les réseaux sociaux. A une époque où l’on discutait,
où l’on se rencontrait même quand un prospect n’avait pas forcément de problématique…
Mais aujourd’hui, j’ai le sentiment que c’est compliqué de décrocher son téléphone, alors que
c’est le B.A-BA d’échanger, de rendre visite à ses clients, à des prospects.
Je trouve cela triste que tout se fasse en teams, par emails…
Ce n’est pas ça un rapport commercial, en tous les cas pas pour moi.
Mais c’est sans doute générationnel, les jeunes semblent plus à l’aise en visio, ils bottent en touche pour accorder des rendez-vous physiques…
Et ma fille préfère envoyer un vocal qu’un sms… C’est un réflexe.
Moi, mes réflexes, c’est de rencontrer les gens en face-à-face, découvrir leurs métiers ; et pour cela, je dois comprendre leur environnement, visiter leur atelier, les postes, les usines, comprendre ce qu’ils fabriquent, comment, si tout est ultra automatisé ou pas, voir l’adéquation par rapport à ce que nous nous proposons, savoir si ce que nous faisons peut répondre à leur besoin ou si c’est hors de notre champ d'action...
Il faut se rencontrer même sans projet immédiat. On a bien souffert d’être confiné pendant la pandémie, isolés les uns des autres...
Et maintenant on a le sentiment qu’il faut s’attaquer à un flanc de falaise pour décrocher une première prise de contact…
Je n’imagine pas mon métier sans cette convivialité, et je ne pourrai pas performer si Monsieur Dupond continue à ne pas vouloir répondre au téléphone…
Parlons-nous, rencontrons-nous, c’est intéressant,
au-delà de nos âges, de nos modes de communication, c'est intéressant !
Qu'en pensez-vous ?
Marc Agnier
Responsable secteur Sud-Ouest
BIBUS France