‘’Nous avons des codes partout autour de nous !’’

La traçabilité des codes à barres, au cœur de la sécurité des produits
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Isabelle Peuzet Prud’hon.
Responsable produits Vérificateurs MICROSCAN & HYDROSENSE

Dans un monde où la traçabilité est une garantie de sécurité pour les consommateurs et les patients, les codes à barres jouent un rôle déterminant. Isabelle Peuzet Prud’hon, experte dans ce domaine, nous explique en quoi consiste son travail, l'importance de la traçabilité dans les secteurs sensibles tels que le médical, l’agro-alimentaire, le luxe ou encore l'automobile, et son engagement derrière la vérification des codes à barres.

Isabelle, parlez-nous de votre parcours. Comment êtes-vous arrivée à vous spécialiser dans la vérification des codes à barres ?
Mon parcours a commencé dans une petite société familiale, DILEC, où j’ai travaillé pendant 7 ans. J'ai été impliquée dans divers domaines mais c'est vraiment en 2017, lors de la reprise de DILEC par BIBUS France, que je me suis totalement spécialisée dans la vérification des codes à barres et la conformité. C’est un engagement très fort pour moi que d’être à la tête de ce département.
Notre entité, qui est basée en Normandie, gère la vérification des codes à barres imprimés et gravés sur toutes familles de produits manufacturés et commercialisés sur le marché. Il s’agit de produit physique pas digital.

 

Vous parlez de produits physiques. Quels types de produits exactement ?
Nous travaillons principalement avec des codes imprimés ou gravés sur des produits dans des secteurs comme la santé - produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux -, l’automobile, le ferroviaire, l’agro-alimentaire, le BTP ou encore le luxe.
Pour chaque produit, qu'il soit destiné au marché de la santé ou à d'autres secteurs, la traçabilité est essentielle.
Prenons le secteur pharmaceutique par exemple. C'est un domaine où la traçabilité est primordiale, notamment pour assurer la sécurité des patients. Les codes à barres, qu’ils soient linéaires ou en data matrix, permettent de suivre chaque boîte de médicaments depuis sa production jusqu’à sa distribution en pharmacie.

Un data matrix et un code linéaire

Nos vérificateurs LVS 9510 et 9580 garantissent si le code-barres est correctement imprimé et lisible. Le vérificateur LVS 9585, quant à lui, permet de mesurer la qualité d’un code gravé / micro-percuté pour garantir sa lisibilité. Et ce, qu’il s’agisse de codes-barres 1D (linéaires) ou 2D (bi-dimensionnels). Si le code est de mauvaise qualité, cela peut entraîner des erreurs lors de la distribution ou même l’impossibilité de garantir la traçabilité du produit.

•    LVS 9580 : vérification de codes imprimés, portable et flexible, adapté à la plupart des produits manufacturés (secteurs pharma, cosmétique, luxe, etc.).
•    LVS 9585 : vérification de codes gravés (Direct Part Marking – DPM) et imprimés. C’est une solution mobile et polyvalente, capable de traiter des pièces difficiles à manipuler grâce à des accessoires tels que des supports de stabilité.
•    LVS 9510 : vérification de codes imprimés. Version statique adapté aux produits manufacturés tels étiquettes/cartons/étuis.

  

Vous mentionnez également les dispositifs médicaux. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la traçabilité dans ce secteur ?
Les dispositifs médicaux sont divisés en différentes catégories en fonction de leur degré de risque pour le patient. Il existe 4 classes de dispositifs médicaux, allant de la classe I, qui représente les risques les plus faibles (comme les lunettes ou les béquilles), jusqu’à la classe III, qui concerne les dispositifs à haut risque, comme les pacemakers ou les implants mammaires.

La classification des dispositifs médicaux.
Ils sont divisés en 4 catégories dont le dénominateur commun est le degré de risque lié au dispositif pour l’Homme, c’est ce que l’on appelle la criticité, c’est-à-dire le degré de risque majeur.

Classe I : il s’agit de la classe de risque la plus faible (béquilles, lunettes, etc.)
Classe IIa : il y a alors un risque potentiel modéré/mesuré (lentilles de contact, appareils auditifs, échographes, etc.)
Classe IIb : ici le risque potentiel est élevé/important (les préservatifs, appareils IRM, pompes à perfusion, sutures non absorbables, etc.)
Classe III : c’est la classe de risque la plus élevée (pacemaker, implants mammaires, stents coronaires, implants de hanche, etc.)

 

Nous proposons, sur ces dispositifs, le LVS 9585, qui est capable de vérifier à la fois les codes imprimés et gravés sur ces produits. La traçabilité des dispositifs médicaux est essentielle car elle permet de garantir que chaque produit peut être identifié tout au long de son cycle de vie, de sa production à son utilisation par le patient, en passant par sa distribution.
Un exemple typique est celui d’un implant orthopédique sur lequel est gravé un data matrix. Ce code garantit que l’implant est conforme aux normes et peut être tracé à tout moment répondant ainsi aux exigences réglementaires et notamment à l’IUD. L’objectif principal est de pouvoir identifier avec précision les patients porteurs de dispositifs médicaux implantés, identifier toutes les caractéristiques de l’implant, le lot spécifique et de suivre tous les numéros de lot des DMI utilisés. Cela permet d’assurer que, en cas de problème ou de rappel de lot, les établissements de santé puissent intervenir rapidement et efficacement.

Ces informations permettent de créer un suivi détaillé et complet du parcours du dispositif assurant ainsi une gestion efficace des soins et une réponse rapide en cas de besoin.

 

En dehors du secteur médical, vous travaillez également sur des produits d’autres industries. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Absolument. Dans le secteur agroalimentaire, par exemple, la traçabilité est essentielle pour garantir la sécurité des consommateurs. Si un produit est défectueux ou dangereux, il doit être possible de remonter la chaîne de production pour identifier les lots concernés, les retirer du marché et contacter très rapidement la personne qui a utilisé le produit en cas de risque. Nos clients ont ainsi une maitrise de la supply chain.
C’est aussi un moyen d’enrichir l’expérience client par une information délivrée plus dense, plus précise, plus proche des marques : composition, allergènes, origine des ingrédients, contenus éducatifs, engagements éthiques…
C’est bien sûr  le principal vecteur pour échanger efficacement les données produit entre partenaires : commerciales, logistiques, réglementaires, recyclage, etc… Et je dirais que cela permet d’améliorer le référencement produit et de réduire la duplication des codes.
Globalement, cela assure la sérénité des opérations commerciales et logistiques.

 

Et dans le secteur du luxe ? Comment la traçabilité intervient-elle ?
Dans le luxe, la traçabilité sert principalement à prévenir la contrefaçon. Les marques de luxe veulent être absolument certaines que leurs produits sont suivis tout au long de la chaîne de distribution, afin de garantir qu'ils ne sont pas volés ou remplacés par des contrefaçons. Chaque produit de luxe, qu'il s'agisse d'un parfum, d'un sac ou d'une montre, est marqué d'un code gravé ou imprimé qui permet de prouver son authenticité. Nos vérificateurs assurent que ces codes sont parfaitement lisibles et conformes aux normes du secteur.
La filière cosmétique (beauté, soins, hygiène…) fait largement appel à nos services et à notre expertise en termes de connaissances des textes et des évolutions règlementaires. Nous sommes en permanence en veille et une grande partie de mon métier consiste d’ailleurs à lire toutes les évolutions légales et leurs applications, et ce au niveau européen comme international. C’est parfois compliqué, mais intellectuellement passionnant et c’est un gage de valeur ajoutée fort pour nos clients. Notre grande préemption du marché de la cosmétique s’explique aussi par notre proximité géographique, nous sommes quasiment au cœur de la Cosmetic Valley.

Le lecteur LVS 9580, nomade, permet de lire sur toutes les formes des produits même les plus courbes sur les emballages de parfum par exemple.

 

Dans l’Automobile et la filière rail, chaque composant doit être identifié avec précision afin de garantir la sécurité du véhicule et se conformer aux exigences des normes internationales sur tous les composants des matériels roulants. Les différents acteurs de la chaîne de production utilisent des codes gravés ou imprimés pour assurer cette traçabilité, ce langage est commun à tous les acteurs.

Le vérificateur LVS 9580 permet de lire les gravages sur tous types de matériaux.

 

Et c’est aussi le cas des filières Construction et Bricolage, d’ailleurs le Digital Product Passport deviendra obligatoire début 2028 pour tous les produits de construction commercialisés dans l'Union européenne.

DPP (Digital Product Passport) :
Le passeport numérique des produits (DPP) s’inscrit dans le cadre de plusieurs réglementations européennes, dont le Green Deal de l’Union européenne, qui a pour objectif de réduire les émissions de 55 % d’ici 2050. Pour atteindre cet objectif, la Commission européenne a introduit le règlement sur l’écoconception des produits durables (ESPR). Ce règlement vise à réorganiser la fabrication, la distribution et la réintégration des produits dans l’économie circulaire.
Le DPP est une fiche numérique qui fournit des informations clés sur les produits, notamment :
-L’origine des matériaux
-La composition
-Les possibilités de réparation et de démontage
-Le recyclage et le traitement en fin de vie
-Les substances toxiques éventuelles et l’impact environnemental.

 

Que vous apporte votre métier au quotidien ?
Ce qui me motive, c'est de savoir que nous avons un impact direct sur la sécurité des patients, des consommateurs et des utilisateurs. Notre travail est souvent invisible pour le grand public, mais il est essentiel pour garantir que les produits sont sûrs et conformes aux conformes aux exigences les plus strictes, les plus récentes.
J’apprécie particulièrement la diversité des secteurs avec lesquels nous travaillons. Cela me permet de toujours apprendre et d’élargir mon champ d’expertise. Et puis j’ai eu aussi le plaisir de co-animer un webinar qui a eu beaucoup d’audience, preuve que le besoin d’information est très fort.

Ce webinar BIBUS TALK #3 sur le thème de la conformité explique l’importance d'intégrer un système de vérification des étiquettes et marquages dans les entreprises. Il s'adresse à tous les professionnels concernés par les problématiques de vérification du marquage, et aide à choisir la solution de contrôle la mieux adaptée en fonction des secteurs d'activité et des normes spécifiques. Le replay est accessible pour les TPE, PME-PMI, ETI de tous secteurs.

Merci Isabelle Peuzet Prud’hon.

Isabelle Peuzet (Prud'hon)
Responsable Produits LVS
Tel. +33 2 32 32 58 23
Mob. 07 61 63 19 45
pru@bibusfrance.fr

 

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